- +216 71 772 000
- laboite@kilanigroupe.com
- Du lundi au vendredi, de 11h à 17h.
NABIL SAOUABI
Nabil Saouabi (né à Jendouba)
La Zone
Peinture à l’huile sur toile
150 x 180 cm
Exposition Le temps scellé
La Boîte 2018
Cette peinture figurative grand format de l’artiste Nabil Saouabi est un cadrage de trois personnages, trois hommes réunis en conclave dans l’attente de quelque chose. Deux d’entre eux scrutent l’horizon vers leur gauche, le troisième, celui du milieu semble perdu dans ses pensées. Cette inquiétude qui naît de l’expression soucieuse des personnages trouve un écho dans le paysage alentour. Verdoyant à première vue, il révèle à l’étude une nature hostile composée d’orties à hauteur d’homme et d’une masse noirâtre en arrière-plan (montagne? centrale nucléaire de Tchernobyl ?) survolée par un hélicoptère possiblement de surveillance. Le sentiment de danger imminent qui émane de cette composition est ici renforcé par la présence au deuxième plan d’une plaque triangulaire jaune signalant conventionnellement « un danger temporaire plus ou moins proche ». Un sous-titrage en espagnol (clin d’œil peut-être à Luis Buñuel et à son film Los Olvidados, partie prenante aussi de l’exposition Le Temps scellé de Nabil Saouabi) donne la parole à cette image statique tout droit inspirée du film Stalker, du grand réalisateur russe Andreï Tarkowski (1932-1986).
Le stalker, c’est le passeur. Le personnage de droite. Il est une sorte de guide instruit de tous les dangers jonchant l’accès à La Zone* et de tous les moyens permettant de les contourner. La Zone ? C’est un grand territoire interdit, dévasté il y a longtemps par une météorite. Ce territoire recèle un secret: la présence dans un de ses lieux inédits d’une chambre exauçant les vœux de ceux qui réussissent à l’atteindre. La chambre des Désirs. Le physicien et l’écrivain s’y fourvoient car La Zone, c’est ce no man’s land régi par le probable ou l’improbable. La fin comme la plénitude. Quitte ou double. Le passeur, lui, s’y est aliéné. Dans La Zone, il a tout risqué.